Les énergies renouvelables

Bilan des énergies renouvelables et perspectives en France métropolitaine

Le Grenelle de l’Environnement (GE) a fixé un objectif de 20% d’énergie d’origine renouvelable dans la consommation d’énergie finale en 2020.

Le bilan 2006 d’énergie d’origine renouvelable disponible (ou finale) établi par la « DGEMP-Observatoire de l’énergie » est le suivant :

En 2006 la consommation finale d’énergie a été de 161.7 Mtep soit une proportion d’énergies renouvelables de 9.73% *

Comment atteindre 20% en 2020 ?
 Hydraulique Les sites restants (7 GW techniquement exploitables) ont des contraintes environnementales fortes et une rentabilité incertaine. Quelques dizaines de MW tout au plus pourront être construits (et non 2500 MW selon le rapport 1 du GE)
 Éolien : près de 2700 MW sont en service fin 2007 et environ 3000 MW de permis sont accordés. L’objectif proposé par le SER et non contesté par les autres membres du Groupe 1 du GE est de 23000 MW produisant 50 TWh en 2020. La procédure actuelle de Zone de Développement Éolien (ZDE) peut contrecarrer ce développement.
 Solaire thermique : fin 2006 il y avait 1 160 400 m² de panneaux solaires thermiques (18,5m²/1000 habitants en France et 104 m² en Allemagne). Même multiplié par 100 la contribution au bilan global sera toujours modeste mais il faut cependant les construire.
 Solaire photovoltaïque : Le Plan Pluriannuel d’Investissement 2005-2015(PPI) retient un objectif de 100 MW en France continental soit 100 GWh et le GE n’a pas retenu l’objectif proposé par le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) de 7 000 MW soit 7 000 GWh. C’est indispensable pour aller au-delà de l’objectif de 20% et possible mais à condition d’investir massivement dans la production de silicium.
 Géothermie : ignorée par le GE. Le potentiel des réseaux de chaleur à partir de nappes aquifères n’a pas fait l’objet d’une évaluation.
 Pompes à chaleur : pas d’estimation du potentiel mais très fort développement actuel avec des risques de mauvaises performances. (Nota : l’électricité utilisée n’est pas renouvelable)
Déchets urbains : leur incinération est contestée et de toute façon il faut en réduire la quantité, donc la croissance sera limitée.
Bois énergie : La production du bois énergie pourrait être doublée d’ici 2020 à condition que la ressource soit mobilisée de façon durable et croissante. La pollution de l’air (fines particules, polluants divers) des installations individuelles est préoccupante.
Résidus de récolte : pas d’évolution significative retenue sauf comme biomasse pour biocarburant.
 Biogaz : la méthanisation des résidus organiques a un potentiel de développement limité par la ressource.
 Biocarburants : l’objectif en France de 3 400 ktep en 2010 ne sera pas tenu sans importation car les unités de production en construction ne pourront produire que 2000 ktep. Les biocarburants de 1ère génération inquiètent et ceux de 2nd ne sont pas prêts. De toute façon le potentiel sera limité par la ressource.

Autres technologies
 Héliothermodynamie : La lumière solaire focalisée pour chauffer un fluide et produire de l’électricité est en plein développement opérationnel. Il faut l’encourager.
 Énergies marines : elles sont encore au stade expérimental et ne pourront pas contribuer significativement à la production de chaleur ou d’électricité pour 2020. Leur potentiel est limité sauf pour l’énergie thermique des mers (ETM)

Conclusion : 20% ne sera obtenu que si les objectifs pour l’éolien, le bois énergie et les biocarburants sont tenus et si la consommation globale diminue. Les autres énergies renouvelables viendront en appoint. Seul le soleil, sous toutes ses formes, permettra d’aller au-delà.

Retrouvez cet article dans le Flash N°3

* La valeur de 6,6%, indiquée page 2 du flash n°1, n’incluait pas la part hydraulique reportée alors sur l’électricité